library, at 15:12 with serena movigton. fear.

« Serena,

Pourrais-tu me rejoindre à la bibliothèque vers 15h ? J’ai vraiment envie de te voir, besoin de te parler. Et puis, il faut dire que ça fait longtemps que l’on ne s’est pas vu, je m’en excuse d’ailleurs. Avec toutes ces révisions pour les ASPIC, je ne sais plus où donner de la tête. J’ai tellement l’impression que je vais tout louper, ce n’est pas croyable. Enfin bref, j’espère que tu pourras me rejoindre. I miss you.
Aaron. »

Aaron tendit la main vers sa chouette, Zara, qui s’amusait justement à lui mordiller l’oreille. Il lui accrocha la lettre à la pate, puis la caressa un petit peu, histoire de la motiver un petit peu. Le sourire rêveur dessiné sur les lèvres, le garçon alla ouvrir la fenêtre de la volière, cette dernière sentant un peu trop la fiente d’hibou à son goût. A peine il sentit les rayons du soleil qu’il se sentit incroyablement bien. Le ciel était plutôt dégagé, à part quelques nuages qui se dessinaient à sa droite, et le soleil paraissait on ne peut plus grand, plus majestueux. Dans le parc, les élèves se prélassaient à l’ombre des arbres, pourvu de tant de feuilles, de tant de couleurs différentes qu’ils en étaient encore plus beaux. Un temps idéal. Une journée idéale. Et pourtant, les cinquièmes et septièmes années avaient des tonnes et des tonnes de révisions. Pour sa part, Aaron avait établit dès le début de l’année un programme de révision histoire de ne pas être surchargé en fin d’année. La seule chose, c’est qu’il croulait encore sous les devoirs que les professeurs lui affligeaient encore. Et comme il n’avait, dirons-nous, pas spécialement confiance en lui, il avait la terrible hantise de tout rater. C’était peut-être con à dire, mais il était stressé, véritablement stressé.
Se redressant, il aperçut du mouvement du coté de la forêt. Plissant les yeux, essayant de mieux percevoir ce qu’il se passait, il ne vit cependant rien dans les secondes qui suivirent et se contenta alors d’hausser des épaules. Un effet de son imagination, peut-être, ou alors les animaux habitant la forêt avaient-ils juste décidés de s’amuser… ou pas ! Enfin bref, le fait était qu’il ne pensait pas que cela puisse être bien inquiétant, cela arrivait souvent, et de toute façon, une seule pensée le hantait. Et cette pensée portait un nom. Serena.

15.00.
Assis auprès de la table qu’il préférait, Aaron guettait avec impatience la porte de la Bibliothèque. Evidemment, le soleil étant au rendez-vous, la bibliothèque était carrément vide, tout le monde avait préféré réviser à l’ombre d’un arbre, oubliant la chaleur conviviale de ce lieu qu’Aaron aimait par-dessus tout. Sur sa table, on pouvait constater une demi douzaine de livres ouverts, des feuilles de parchemins remplies de son écriture soigneuse, mais aussi plume, porte plume et même baguette magique. Il avait été concentré dans ses révisions de Métamorphose et venait à peine de se rendre compte que 15h venait de passer. Aussi, il avait tout simplement décidé de prendre une pause et d’attendre de pied ferme Serena. Il avait une telle envie de la voir, que ça en devenait frustrant, énervant. Il s’était rendu compte que ses sentiments éprouvés vis-à-vis d’elle n’avaient rien d’amicaux, mais en réalité il avait encore du mal à l’admettre. Il l’avait toujours considéré comme sa petite sœur et à présent, il comprenait que cela n’avait rien à voir. L’amour était un sentiment tout autre. Un sentiment merveilleux, également.
Malheureusement, entre les révisions pour les ASPIC de l’un, et les devoirs de l’autre, ils n’avaient plus beaucoup de temps pour se voir, et elle lui manquait terriblement. Ses sourires, ses paroles, ses gestes. La lueur pétillante dans ses yeux, son petit nez mignon, son visage si gracieux. Tout.
Dans sa poitrine, il sentait déjà son cœur battre à tout rompre rien qu’à la pensée que dans quelques secondes elle serait là. Amoureux, oui c’était bien ça.

Dix minutes avaient déjà passés, quand, enfin, elle passa la porte. Ses cheveux bruns étaient légèrement ondulés, il le remarqua tout de suite, ses yeux étaient plus bleus que jamais, et sa démarche était assurée. Elle était merveilleusement belle, à son habitude. Aaron décocha un sourire béat devant elle, impossible de faire autrement. Alors, elle s’approcha, et le Serdaigle cru qu’elle le faisait exprès d’être aussi lente. Finalement, elle finit par le rejoindre. Elle était si jolie qu’Aaron se sentit rougir, pourtant ce n’était pas la première fois qu’ils se voyaient, mais cela faisait tellement longtemps. Trop longtemps. Il y eut un moment de silence, mais enfin Aaron se décida à prendre la parole, penaud.

Aaron balbutiait, mais il ne faisait pas exprès malheureusement. Seulement, il avait été obligé de ne pas pouvoir terminer sa phrase, car un bruit sourd résonna dans la pièce, et sursautant, il se leva d’un bond. Serena paraissait elle aussi étonnée, d’ailleurs. Aaron leva le regard vers la bibliothécaire qui semblait tout aussi étonnée. C’est alors qu’on entendit un bruit de déchirement. Le sol se mit à trembler, les tableaux se mirent à se balancer dangereusement, et les personnages peints à l’intérieur de ces derniers commencèrent à hurler. Le Serdaigle écarquilla les yeux, de surprise. Son premier geste fut de chercher la main de Serena, car avant tout s’il se passait quelque chose, il voulait la protéger. Il la regarda droit dans les yeux, lui demandant :


Il la regarda, et elle le regarda. Silence de courte durée, car désormais dans les couloirs, on entendait des cris d’élèves. Les tableaux commencèrent à tomber sur le sol dans un fracas. Alors que le sol tremblait, semblant s’animer, Aaron trouva enfin la main de Serena, qu’il prit dans la sienne.